DANS UNE REGION couverte de bois et de marécages
vivaient depuis le IIIème siècle avant notre ère, les tribus de la confédération des Belges. Il y avait
là les Morins sur le littoral de la Manche autour de Boulogne sur
Mer, les Ménapes entre le littoral de la Mer du Nord et l'Escaut, les Atrébates à
l'intérieur des terres entre Arras et Tournai, et les Nerviens à l'Est.
En -56, la conquête romaine fut rude. Jules César reconnut en vers les peuples Belges les plus courageux de toute la Gaule. En -52, ils ont fourni à Vercingétorix, qui dirigeait la révolte gauloise, 25 000 guerriers Morins, 7 000 Ménapes et 15 000 Atrébates.
En -51, la conquête romaine est effective. Les vainqueurs développèrent des villes comme Boulogne (Gesoriacum), Arras (Nemetacum Atrebatum), Cassel (Castellum Menapiorum) et Bavay (Bagacum). Ils créèrent des voies commerciales en les reliant par des voies romaines.
Vers 160, les Germains venus d'outre Rhin effectuent leurs premières incursions. Vers 235, les Francs envahissent la région, ils reviendront en force vers 275. Ces invasions seront à chaque fois repoussées par les troupes romaines.
Vers 286, les Saxons venus de l'ouest du Danemark actuel, effectuent leurs premières expéditions sur les rivages belges et s'y installent au IVème siècle.
Vers l'an 400, le littoral Nord de la Gaule est submergé par la mer. Ce phénomène naturel fut une des raisons du départ de la population gallo-romaine vers l'intérieur des terres, laissant la place aux Saxons à l'aise sur ce genre de terrain grâce à leurs bateaux à fond plat.
Ce phénomène appelé "2ème transgression
dunkerquienne", va créer deux golfes : celui de l'Aa et celui de
l'Yser. Au cours des siècles suivants, ces golfes se combleront
par la sédimentation. Il ne subsistera que d'important marais et
de très nombreuses rivières. Le nom de Flandre pourrait
provenir de la contraction de "Vol Lander" : terrains pleins, terrains
récupérés sur les eaux, par la suite "Vlaanderen"
puis "Flandre".
Au Vème siècle, une poussée brutale des Francs eut raison des dernières défenses gallo-romaines. Progressivement, ils envahissent la Gaule. Vers 407, Thérouanne est ravagée, ils sont à Cambrai vers 430. Clovis est couronné roi des Francs à Tournai en 481.
La majorité des Saxons traversèrent alors la Manche, quelques-uns sont restés principalement en Morinie autour de Boulogne, ils sont devenus vassaux des Francs. Tandis que les Gallo-Romains décidèrent de pactiser avec les nouveaux venus. Clovis remplaça les rois locaux saxons ou francs pour laisser place à des comtes vassaux. Il eut dans la région plusieurs comtés (pagi) : Boulogne, Arques, Thérouanne, Mempisc (Cassel, Courtrai, Tournai), Gand, Anvers et la Frise, sous l'autorité d'un "comte-fonctionnaire" qui assumait les fonctions publiques d'ordre et de sécurité. Il était choisi parmi les grands propriétaires locaux.
Dès lors, ce fixe entre le littoral de la Manche et les régions proches de la Lys, une langue à dominante anglo-saxonne; et une autre à dominante franque à l'intérieur des terres et le long du rivage de la Mer du Nord. On peut observer que les villages de l'ancienne Morinie ont des noms plutôt anglo-saxon (se terminant par "-thun" : la ferme), tandis que ceux de l'ancienne Ménapie ont des noms d'origines germaniques (se terminant par "-hem" : la ferme). Cependant, les parlers romans restent majoritaires dans le Tournaisis, le Douaisis et l'Arrageois.
A partir du milieu du Vème siècle, les Francs prennent possession des terres où les eaux se retirent.
Au VIème siècle, les descendants de Clovis se partagèrent le territoire des Francs : à l'ouest le royaume de Neustrie (à l'origine royaume de Soissons), à l'est celui d'Austrasie. Ces deux états se livrèrent des guerres sans merci dans lesquelles, la Flandre passa tour à tour sous l'autorité de la Neustrie puis de l'Austrasie. Les deux royaumes furent finalement réunis au milieu du VIIème siècle. Le pouvoir passa définitivement des mains des Mérovingiens à celles des Carolingiens, suite à la bataille de Vinchy (Les-Rues-des-Vignes) près de Cambrai, gagnée par Charles Martel le 21 mars 717. Le dernier roi mérovingien, Childéric III, mourut en 752 à Sithiu près de Thérouanne.
En ce temps, le représentant du roi dans la région était le Préfet des Flandres. La tradition veut que le premier a porté ce titre, s'appelait Lydéric. En 621, près du château du Buc (Lille), il remporta un combat singulier, l'opposant à un géant qui retenait prisonnier sa mère. Le roi des Francs de l'époque Clotaire II pour honorer son courage, lui donna l'administration de la Flandre. Lydéric Ier serait le fondateur de la puissante dynastie des comtes de Flandre.
L'Evangélisation de la Flandre eut lieu au VIIème siècle avec plus ou moins de difficultés particulièrement dans le Boulonnais. Les principaux évangélisateurs du pays furent Saint-Vaast d'Arras, Saint-Géry de Cambrai, Saint-Omer et son disciple Saint-Bertin de Thérouanne, Saint-Wulmer du Boulonnais, Saint-Winnoc de la plaine maritime de la mer du Nord, et Saint-Amand de Tournai et d'Anvers.
Sous le règne de Charlemagne, il eut une certaine prospérité qui attira la convoitise des Vikings. Ils feront des raids sur la côte dès la fin du VIIIème siècle. Pour les combattre, la charge de gouverneur militaire de la "Province Maritime" est créée. Elle remplaçait l'ancienne charge de préfet. Son autorité s'étendait de l'embouchure de l'Escaut à celle de la Seine. Le premier a occupé ce poste durant 3 ans, fut Roland, le célèbre neveu de Charlemagne. En 774, son successeur Lydéric III, réussit à repousser les pirates venus du Nord (ils reviendront ravager tout le pays au IXème siècle). Son petit-fils Lydéric V portera après l'an 808, le titre de Comte de Flandre.
Suite au traité de Verdun en 843, les trois petits-fils de Charlemagne se partagèrent son empire. Charles Le Chauve reçut les territoires de l'ouest (Francie Occidentale) dont la Flandre, Louis Le Germanique ceux de l'est (Francie Orientale), et Lothaire ceux du milieu dont le Hainaut et le Cambrésis. A la mort de ce dernier en 855, les deux frères se partagèrent son royaume. De ce fait, le Hainaut et le Cambrésis intégrèrent la Francie Orientale.
Après 876, la "Province Maritime" fut divisée. Les régions situées entre l'estuaire de l'Escaut au Boulonnais se retrouvèrent sous la responsabilité de Baudouin Ier avec le titre de Marquis de Flandre. Il était le gendre de Charles Le Chauve depuis 863 et peut-être un descendant de Lydéric Ier. Son territoire comprenait le Gantois et le Waas (Gand et Anvers), l'ancien domaine des Ménapes, le Courtraisis (avec la région de Lille), le Comté d'Arques (Saint-Omer), le Boulonnais et l'Escrébieu (Lens). Les troubles du IXème siècle, amenèrent Baudouin Ier (+ 878) et surtout son fils Baudouin II, qui avaient seuls protégés le pays contre les Normands, à s'affranchir de l'autorité du roi de France. De ce fait, Baudouin II sera autorisé à porter pour son propre compte, le titre de Comte de Flandre. Il décède en 918.
Son fils aîné Arnoul Ier obtient le comté de Flandre, tandis que son fils cadet Adalolphe devenait comte de Boulogne, vassal de son frère aîné. Adalolphe meurt en 933. Arnoul Ier s'empare de Boulogne au détriment de ses neveux.
Sous le règne de Louis IV d'Outremer vers 935, l'anarchie se propageait dans tout le royaume de France. Arnoul Ier, en toute impunité, s'empare du château de Montreuil sur Mer et y chasse le comte Erluin de Ponthieu. Peu de temps après, Erluin récupère la place avec l'aide des normands. Pour se venger, le 17 décembre 942, Arnoul fit assassiner, Guillaume Longue-Epée, duc de Normandie, suite à une entrevue pour traiter de la paix à Picquigny dans la Somme.
Arnoul put reprendre ses conquêtes vers le sud, il amena les limites de son comté jusqu'à Amiens.
Par la suite, elles reculeront vers le Nord notamment sous la pression du comte de Paris, le futur roi Hugues Capet. Vers l'an 1100, les limites sud étaient la rivière de l'Authie sous Montreuil sur Mer et Arras.
Arnoul Ier meurt en 965, son fils Baudouin III étant décédé en 963, son successeur désigné fut son petit-fils Arnoul II, un enfant mineur.
Profitant de cette période de transition et voulant se venger de l'arrogance du défunt comte, le roi de France, Lothaire, envahit la Flandre. Des problèmes internes et la résistance des flamands, l'obligent à se retirer. Toutefois il aide la rébellion de seigneurs locaux, qui feront main basse sur le sud-ouest du comté.
En 988, Hugues Capet, roi de France, marie son fils, le futur Robert Le Pieux à Rozala, comtesse de Flandre, toute juste veuve d'Arnoul II. Le riche comté passe alors sous la tutelle directe des Capétiens. En 991, Robert, devenu roi de France, répudie son épouse. Ce sera le temps de la reconquête menée par le comte Baudouin IV, fils du premier mariage de Rozala avec Arnoul.
Baudouin IV récupère les territoires perdus. Vers 1015, il s'empare de Cambrai et de Valenciennes, devenant ainsi le vassal de l'empereur germanique. Il arrive à obtenir une certaine indépendance en jouant tour à tour sur ses deux suzerains : l'empereur germanique et le roi de France. En restaurant l'unité de la Flandre, Baudouin est habile : il laisse en place à l'ouest des comtes de Boulogne et de Guînes puissants, pour mieux tenir les châtellenies du centre et pour avoir les mains libres à l'est face à l'empire germanique. Pour apaiser des petits comtes turbulents, il redessine la géographie administrative de son comté en créant, de nouveaux comtés autour de Lens, Béthune, Saint-Pol et Hesdin, et de nouvelles châtellenies dont celles d'Aire, Arras, Bapaume, Lille et Saint-Omer pour ne citer que les plus grandes. La Flandre, à son tour, se décentralise, et devient un état féodal.
Le comté comprenait une partie de langue flamingante et une autre de langue picarde. En effet, à cette époque, les langues germanique, saxonne et franque, dont l'amalgame forme peu à peu le "Vlaamsh" (le Flamand), reculent devant les dialectes romans, et surtout le Picard. Les causes en sont la prépondérance de l'axe économique Paris-Londres sur celui Boulogne-Pays-Bas, de la fin du monopole des marchands saxons, de l'Evangélisation en langue romane, de la concentration des habitants, victimes des ravages des Normands, dans les cités fortifiées où la langue usitée était ou allait devenir sous l'influence du clergé et de la bourgeoisie, d'expression romane.
Chassé par son fils, le futur Baudouin V, Baudouin IV est rétabli grâce à l'intervention de son beau-frère Robert de Normandie. Le comte de Flandre meurt en 1035, Baudouin V lui succède alors. Depuis 1026, ce dernier était l'époux d'Adèle de France, fille du roi Robert Le Pieux. En 1054, il célèbre l'union de sa fille Mathilde avec le futur Guillaume Le Conquérant, duc de Normandie, et celle de son fils Baudouin VI avec Richilde, comtesse de Hainaut en 1063. Le roi de France Henri Ier décède en 1060, Baudouin V devient tuteur de son neveu, le futur Philippe Ier, et régent de France jusqu'en 1067.
A la mort de son père en 1067, Baudouin VI dirige la Flandre en son nom et le Hainaut au nom de son épouse, mais il décède prématurément en 1070. Avant de mourir, il confia le gouvernement de Flandre à son frère Robert Le Frison, le temps de la minorité de son fils Arnoul III, au détriment de son épouse Richilde.
Suite aux ambitions de son beau-frère, la comtesse Richilde inféode son comté du Hainaut à l'évêché de Liège. Pour protéger les intérêts de son fils, elle s'empare du gouvernement de Flandre tandis que Robert Le Frison guerroyait en Hollande. Avec l'aide du roi de France Philippe Ier, elle rassemble une armée à Saint-Omer. Robert revient, il s'empare de Lille, et prend position à Cassel.
Le 20 février 1071 à Cassel, les troupes de Robert Le Frison écrasent celles favorables à la comtesse Richilde. Arnoul III est tué dans la mêlée. Par cette victoire, Robert Le Frison devient comte de Flandre, et oblige le roi de France à rester à l'écart de son comté.
Profitant d'une paix relative, les flamands se lancent dans de gros travaux. Le littoral a subi à plusieurs reprises les assauts de la mer, d'où des brèches dans le cordon dunal et des inondations. Mais dès l'An Mil jusqu'à l'an 1165, les pelles des flamands ont construit des écluses, élevé des digues, constitué des canaux appelés watergangs. Le but final de cette opération a été de canaliser l'Aa; de fonder un nouveau port à Gravelines; de faire émerger des eaux de nouvelles terres comme celles de Calais et celles de la châtellenie de Bourbourg.
Robert Le Frison meurt en 1093. Son fils Robert II lui succède. Il participe à la première croisade où il se distingue pendant le siège d'Antioche. Revenu sain et sauf dans son comté, il décédera en 1111 en combattant aux côtés du roi Louis VI de France. Il sera inhumé dans l'église Saint-Vaast d'Arras. En 1113, son fils Baudouin VII rattache définitivement le Cambrésis au comté de Flandre suite à plus de 35 ans de querelles d'investitures. Il obtient ainsi la châtellenie de Cambrai, l'hommage de Douai et de l'Ostrevant.
En 1119, Baudouin VII mène des actions au profit de son suzerain, le roi Louis VI, contre le roi d'Angleterre et duc de Normandie, Henri Ier Beauclerc. Il meurt à 26 ans d'un coup de lance à la tête au cours de l'assaut du château d'Eu. N'ayant pas d'héritier direct, des querelles pour sa succession éclatent.
Charles Le Bon, fils du roi Knud de Danemark et d'Adèle de Flandre, fille de Robert II, réclame le comté. Il s'impose et anéantie toute opposition. Très dévot, il comblait les pauvres de bienfaits. Suite à la terrible famine de 1125 qui désola tout le nord de la France, il réprima le marché noir. Il publia un décret qui fixait le prix maximal du blé, ce qui déplut à certaines familles de grands bourgeois. Devenu gênant, il est assassiné le 2 mars 1127 à Bruges.
Grâce à l'intervention du roi Louis VI, suzerain du comté, Guillaume Clinton devient le nouveau comte de Flandre. Il était le petit-fils de Guillaume Le Conquérant et de Mathilde de Flandre. Il était spolié du duché de Normandie par son oncle, le roi d'Angleterre, Henri Ier Beauclerc. Guillaume veut utiliser la Flandre pour reconquérir la Normandie. Ses vassaux refusèrent de le suivre et la mésentente s'installa. Ces derniers reconnurent pour comte, Thierry d'Alsace, fils de Gertrude de Flandre, fille de Robert Le Frison. Appelé par les seigneurs rebelles, Thierry se présenta avec son armée alsacienne, renforcée par des flamands. Guillaume marcha contre lui, il mourut dans le courant 1128 suite à une blessure.
Thierry d'Alsace parvient au bout de 18 mois à établir la paix et à devenir le nouveau comte de Flandre jusqu'en 1168. Son fils Philippe d'Alsace lui succède.
Philippe d'Alsace n'a pas d'enfant. En 1169, il célèbre le mariage de sa nièce Marguerite, héritière du comté, avec Baudouin V de Hainaut. Le 28 avril 1180 à Bapaume, il donne en mariage sa petite-nièce âgée de 9 ans, Isabelle de Hainaut, fille de Baudouin, au futur roi de France Philippe-Auguste. Philippe d'Alsace meurt en 1191 au cours de la IIIème croisade à Saint-Jean d'Acre.
Bien entendu, l'indépendance des grands seigneurs ne pouvait pas durer. Philippe-Auguste, couronné en novembre 1180, fut le premier d'une longue lignée de rois de France, à mettre tout en oeuvre pour agrandir leur pouvoir face à leurs vassaux. Dès 1191, les difficultés dues à la mort du comte de Flandre, amènent le roi de France à intervenir.
De par son mariage avec Isabelle de Hainaut en 1180, Philippe-Auguste
obtient en dot ce qui allait devenir l'Artois, ainsi que les hommages
de Guînes et de Boulogne. Cette dot sera disponible qu'à
la mort du comte Philippe de Flandre, qui survient en 1191. En cette
année, le roi prend officiellement possession de son nouveau domaine. De plus, Il invite son ami Renaud de Dammartin, à enlever et
à épouser l'héritière du comté de Boulogne, devenant ainsi le maître de la partie occidentale de la Flandre.
En cette année 1191, Baudouin V de Hainaut devient Baudouin VIII de Flandre jusqu'en 1195. Le Hainaut et la Flandre étaient désormais solidaires. Son fils Baudouin IX lui succède.
Un premier conflit éclate avec Baudouin IX. Saint-Omer est prise par les troupes flamandes le 14 octobre 1198, et par le traité de Péronne en février 1200, le roi de France perd l'Audomarois, ainsi que les hommages de Guînes.
Baudouin IX participe à la IVème croisade en 1202. Au cours de son péril en 1204, il est élu empereur de Constantinople. Il meurt en 1205 en combattant les bulgares. A sa mort, Philippe-Auguste devient le tuteur de la comtesse Jeanne de Flandre, fille de Baudouin IX. En 1211, le roi de France lui donne comme époux Ferrand de Portugal.
En 1212, le comte Ferrand prête hommage au roi de France pour sa terre de Flandre. Philippe-Auguste est en conflit avec son ancien ami Renaud de Dammartin, réfugié en Angleterre, auquel il a confisqué son comté de Boulogne. Ferrand a une attitude ambiguë dans cette affaire. Le futur Louis VIII, fils de Philippe-Auguste, en profite pour reconstituer la dot de sa mère en récupérant Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer.
En mai 1213, Philippe-Auguste rassemble une flotte pour envahir et détrôner le roi Jean d'Angleterre avec la bénédiction du pape Innocent III. Mais le roi d'Angleterre et le pape se réconcilient. Le roi de France poursuit son but. Il envahit la Flandre par terre et par mer; il s'empare de Cassel, d'Ypres, Bruges et assiège Gand. Ferrand choisit ouvertement son camp et s'allie au roi d'Angleterre. Avec l'aide des anglais, la flotte française est défaite le 30 mai 1213.
En 1214, les flamands incendient les environs d'Arras et la terre du comte de Guînes, redevenu entre temps vassal du roi de France. En retour, les français pillent et brûlent Bailleul puis Lille. Le 27 juillet 1214, le comte Ferrand est battu lors de la bataille de Bouvines. Il est fait prisonnier, il ne sera libéré qu'en 1227. Son épouse Jeanne gouvernera le comté jusqu'à sa mort en 1244.
En 1223, l'Artois sera annexée à la couronne et érigée en comté au profit de la famille du roi de France en 1237.
Désormais l'influence française règne sur le comté de Flandre, au point que le roi de France se permet d'arbitrer les querelles de succession, notamment entre les Dampierre et les Avesnes. En 1244, Jeanne de Flandre décède, l'héritière du comté est sa soeur Marguerite de Flandre. Cette dernière a été mariée une première fois avec Bouchard d'Avesnes dont naquit des fils de cette union. Marguerite contesta la validité du mariage et épousa en secondes noces Guillaume de Dampierre dont naquit d'autres fils. Très vite se posa la question qui lui succéderait ? Une guerre éclate entre les Dampierre et les Avesnes. Louis IX dit Saint-Louis, tranche la situation et rend la sentence connue sous le nom de "Dit de Péronne" le 24 septembre 1256. Le roi attribue la Flandre à Gui de Dampierre et le Hainaut à Jean d'Avesnes, le Hainaut étant toujours "théoriquement" inféodé à la Flandre.
En 1278, Marguerite de Flandre abdique et meurt en 1280. Les deux prétendants prennent possession de leurs comtés respectifs. Le Hainaut et la Flandre sont désormais séparés.
Durant des années, les bourgeois des villes seront favorables à la suzeraineté française, tandis que le comte de Flandre et les paysans veulent retrouver leur autonomie.
A partir de 1294, les rois de France et d'Angleterre ont un contentieux, qu'ils essayent de régler par un embargo mutuel et par la guerre de course. En 1297, l'industrie de la draperie flamande est asphyxiée par cet embargo, le comte Gui de Dampierre est obligé de choisir le camp anglais. De ce fait, le roi de France Philippe le Bel envahit la moitié de la Flandre, il fait brûler notamment Gravelines et il annexe Lille grâce à l'alliance de la haute bourgeoisie. En 1300, il envahit le reste de la Flandre et presse d'impôts la totalité du comté. Le 11 juillet 1302, les paysans se révoltent, ils massacrent les troupes du roi à Courtrai lors de la bataille des "Eperons d'Or". Le 18 août 1304, suite à la bataille de Mons-en-Pévèle et de la paix d'Athis-sur-Orge le 23 juin 1305, Philippe le Bel replace la Flandre sous la suzeraineté réelle de la France, et s'approprie la Flandre gallicante (territoire sous la Lys) par le traité de Pontoise en 1312.
Gui de Dampierre meurt en 1305, il est remplacé par son fils Robert III de Béthune. Ce dernier fut un vassal indocile et infidèle, militairement rebelle et diplomatiquement insaisissable, vis à vis de Philippe le Bel et de ses deux premiers fils, Louis X et Philippe V. En 1320, pour sceller la paix entre le royaume de France et le comté de Flandre, le roi Philippe V donne sa fille, Marguerite en mariage au petit-fils du comte, Louis de Crécy. En 1322, Robert perd son fils Louis de Nevers, il décèdera à son tour deux mois plus tard et sera remplacé par son petit-fils.
En 1323, les paysans de la Flandre flamingante se révoltent contre leur comte favorable à la France. Le roi Philippe VI de Valois rétablit l'ordre suite à la bataille de Cassel le 23 août 1328. Dès le lendemain, les troupes royales livrent aux flammes la Flandre maritime et y massacrent jusqu'aux femmes et aux enfants. Dès lors Louis de Crécy, soutenu par le roi de France et les villes de Flandre gallicante, lutte contre l'autre Flandre, qui s'allie aux Anglais.
La guerre de Cent Ans débute. Elle va opposer pendant près de deux siècles, les royaumes de France et d'Angleterre. En 1347, lors du siège de Calais, pour retenir les troupes françaises, les milices flamandes alliées des anglais s'attaquent à Aire, Saint-Omer et Lille.
En 1346, Louis meurt lors de la bataille de Crécy. Son fils Louis Le Male lui succède. A Gand, le 19 juin 1369,
il marie sa fille Marguerite à Philippe Le Hardi, frère
du roi de France, duc de Bourgogne. Le roi Charles V offre en cadeau
de mariage la Flandre gallicante. Auparavant le comté de Flandre avait récupéré
l'Artois, en effet Marguerite était la veuve de Philippe de Rouvre, comte d'Artois mort en 1361 sans héritier.
Louis Le Male décède le 30 janvier 1384 à Saint-Omer, ses funérailles
ont lieu à Lille.
Cambrésis | Flandre | Hainaut |
En 1384, Philippe Le Hardi, à la mort de son beau-père, ajoute la totalité de la Flandre à ses possessions. Le 12 avril 1385 à Cambrai, il marie le même jour son fils Jean Sans Peur à Marguerite de Bavière et sa fille Marguerite de Bourgogne au comte d'Ostrevant.
Sous les Bourguignons, la Flandre fut prospère grâce aux villes marchandes, productrices et exportatrices de draperies.
Philippe Le Hardi, était un prince français, il meurt en avril 1404. Son fils Jean Sans Peur fut un prince flamand. Il entraîna ses états dans la guerre entre les Bourguignons et les Anglais contre le parti "Armagnacs" du côté français. Il est tué à Montereau le 10 septembre 1419. Le 21 septembre 1435, son fils Philippe Le Bon se réconcilie avec la France au traité d'Arras. Ce dernier accrut ses possessions en acquérant par alliance ou par les armes la Picardie, le Hainaut et des territoires à l'est de l'Escaut. En 1436, la dynastie des Avesnes n'ayant plus de descendant direct, le plus proche héritier fut le duc de Bourgogne, de ce fait le Hainaut intégra à son tour les possessions bourguignonnes. En 1467, son fils Charles Le Téméraire lui succéda et poursuivit ses conquêtes à l'est.
Suite à la mort du dernier duc de Bourgogne, le 5 janvier 1477 à la bataille de Nancy, le roi Louis XI récupère le Boulonnais, l'Artois et la Picardie. Tandis que la Flandre, lui résiste et reconnaît comme suzeraine Marie de Bourgogne, la fille du Téméraire. Le roi de France est définitivement écarté après sa défaite à Enguinegatte le 7 Août 1479. Les hostilités sont terminées avec la paix d'Arras le 23 décembre 1482. Marie meurt le 6 mars 1482, son mari Maximilien de Habsbourg assure la régence. En 1492, il récupère l'Artois de force. Il meurt en 1495, date à laquelle lui succède son fils Philippe Le Beau. Ce dernier épouse Jeanne de Castille en 1496.
En 1515, leur fils Charles, né à Gand en 1500, est officiellement investi de la souveraineté des Pays Bas Bourguignons, roi d'Espagne et archiduc d'Autriche en 1516. Puis en 1519, il est élu empereur de l'Empire Romain Germanique sous le nom de Charles-Quint.
Sous son règne, marqué par les guerres contre François Ier et Henri II, la Flandre est officiellement dégagée de la suzeraineté des rois de France par le traité de Cambrai du 3 août 1529.
En 1548, il crée le Cercle de Bourgogne par lequel les Pays Bas (comprenant 7 provinces du nord et 10 du sud dont la Flandre, l'Artois et le Hainaut), cessent pratiquement de relever de l'empire. Toute fois Charles-Quint reste le seigneur de chacune des 17 provinces individuellement, ainsi que Comte de Flandre et Comte de Hainaut.
En 1555, Charles-Quint abdique, son fils Philippe II d'Espagne hérite de l'empire. Il impose de force la religion catholique et l'inquisition, ainsi que des pressions fiscales. Il est intolérant ce qui a pour effet de provoquer la révolte des princes mais surtout celle des Gueux. Progressivement les provinces du nord deviennent protestantes et celles du sud catholiques, mais en 1576, elles sont toutes liées contre l'Espagne.
Le 17 mai 1579, à la suite du traité d'Arras, les provinces francophones (Artois, Hainaut, Cambrai, Flandre gallicante) font la paix, tandis l'union protestante des provinces du nord et la Flandre flamingante continuent la lutte.
En 1598, lassé, Philippe II laisse les provinces du nord devenir indépendantes sous le nom de Provinces Unies (futur Pays-Bas). Les provinces du sud avec la totalité de la Flandre, forment les Pays Bas Méridionaux sous le sceptre de sa fille Isabelle et de son mari Albert d'Autriche. Le sort des armes avait voulu que la Flandre flamingante réintègre le giron des provinces catholiques et francophones.
En 1633, Isabelle meurt sans héritier, le pays est replacé dans le giron direct de l'Espagne. En 1635, il est attaqué au nord par les Provinces Unies, et au sud par la France. La Flandre et le Hainaut sont pris dans le tourbillon de la guerre.
En 1639 Hesdin est prise, Arras en 1640, Lens en 1648. A la suite de la bataille des Dunes le 14 juin 1658 et du traité des Pyrénées du 7 novembre 1659, l'Artois (sans Saint-Omer) passe à la France. La ville de Dunkerque conquise par les français en juin 1658, est donnée dans un premier temps aux anglais pour leur aide, elle deviendra française le 27 octobre 1662.
En 1667, Louis XIV conquiert Lille et Douai. Il se rend à Dunkerque pour suivre les opérations militaires. Par le traité d'Aix La Chapelle du 2 mai 1668, il s'approprie la quasi-totalité de la Flandre.
Le roi de France poursuit ses conquêtes. Avec la bataille de la Peene du 11 avril 1677 et le traité de Nimègue du 17 septembre 1678, la France obtient : Bailleul, Cassel, Saint-Omer, Cambrai et Valenciennes. Les hostilités reprennent en 1690 et se termine par le traité de Ryswick en 1697, qui confirme les dispositions du traité de Nimègue.
En 1708, une partie de la région est occupée militairement par les troupes anglaises, hollandaises et autrichiennes.
Après la victoire de Denain le 24 juillet 1712 et le traité d'Utrecht du 11 avril 1713, devient définitive la naissance des Pays Bas Français comprenant l'Artois, le Cambrésis, le Hainaut, la Flandre gallicante et une partie occidentale de la Flandre flamingante avec Bergues, Cassel, Armentières et Dunkerque.
En avril 1717, le tsar de Russie Pierre-le-Grand débarque à Dunkerque pour une visite officielle en France.
En 1720, du charbon est découvert dans la région de Valenciennes
et la première exploitation est fondée en 1724.
Le 20 janvier 1790, le département du Nord est constitué de la Flandre, du Cambrésis et d'une partie du Hainaut (appelé Hainaut Français) avec comme préfecture la ville de Douai. En l'An XIII, Lille devenait chef-lieu du département à la place de Douai.
En 1792, les troupes autrichiennes envahissent le département du Nord.
Les victoires d'Hondschoote près de Dunkerque le 8 septembre 1793, celle de Wattignies le 16 octobre 1793, et celle de Tourcoing le 18 mai 1794 (29 floréal An II) libèrent le Nord et mettent fin au plan d'invasion de la France par les troupes coalisées (anglaises, autrichiennes, hessoises et hanovriennes).
Le 22 mai 1810, Napoléon Ier est en visite à Dunkerque.
En 1815, à la chute de l'empire, les troupes coalisées sont de retour.
La ligne de Chemin de Fer de Paris à Lille construite en 1846, atteint Dunkerque en 1849, la Compagnie du Nord en assume l'exploitation.
Vers le milieu du XIXème siècle, l'industrie et le commerce de la laine se développent rapidement à Roubaix et à Tourcoing. Il est à noter que ces deux villes possédaient une riche expérience en la matière, notamment depuis le XVème siècle dans la fabrication de draps.
En 1871, malgré la chute du Second Empire, et grâce à plusieurs succès, l'armée du Nord composée de soldats originaires du Nord et du Pas-de-Calais, commandée par le général Faidherbe, empêche l'invasion de la région par les troupes prussiennes.
Durant la IIIème République dans un souci extrême d'égalitarisme entre citoyens français, la langue flamande est interdite à l'école, de sévères sanctions étant prises contre ceux, élèves ou professeurs, qui auraient tendance à l'oublier.
Le 23 juillet 1888 au cabaret "A La Liberté", rue de la Vignette à Saint Sauveur, quartier ouvrier de Lille, est chantée pour la première fois au monde "L'Internationale" qui devint rapidement le chant de ralliement des ouvriers de toutes nationalités.
Au début du XXème siècle, les compagnies houillères du département du Nord produisent plus de 7 millions de tonnes. Elles feront vivre des familles de mineurs jusque dans les années 80.
Durant la guerre 14-18, la Flandre intérieure dont Lille est occupée. Les villes du front souffrent particulièrement : la Bataille des Flandres amène la destruction de Bailleul.
Durant la seconde guerre mondiale, tout le Nord est occupé. A Dunkerque en juin 1940, les troupes anglo-françaises embarquent vers l'Angleterre 225 000 soldats britanniques et de 112 000 français. Dans la terrible nuit du 1er au 2 avril 1944, 86 habitants de la commune d'Ascq seront fusillés par l'armée allemande. La région sera libérée en septembre 1944, exceptée Dunkerque qui sera libre avec la capitulation allemande du 8 mai 1945.
En 1982, grâce à la loi de décentralisation, la Flandre et le Hainaut intègrent officiellement la Région Nord-Pas-de-Calais, incluant les départements du Nord et du Pas-de-Calais, avec Lille comme capitale régionale.
Aujourd'hui, la Flandre compte sur sa position géographique
dans l'Europe du Nord-Ouest pour retrouver sa vocation originale de zone
d'échanges et de contacts, favorisée par l'existence d'un
réseau moderne d'autoroutes internationales, de voies fluviales
et surtout de voies ferrées (T.G.V., Eurostar, Thalys).
Le Westhoek est un territoire de la Flandre française mais de
culture flamande; de par son architecture : ses moulins, ses nombreux
beffrois avec leurs carillons; sa gastronomie avec ses nombreuses
bières, ses frites; ses traditions : ses kermesses, ses carnavals, ses géants. Malheureusement, depuis la IIIème République,
la langue flamande a quasiment disparu sauf dans certains milieux régionalistes.
Sur les cartes anciennes ou sur les cartes belgo-néerlandaises, les noms des communes y sont présents en flamand.
Vous avez ci-dessous
une carte du XVIème siècle de ce territoire sur laquelle, vous pouvez cliquer, ainsi qu'une correspondance non exhaustive des
noms français et flamands.
Nom Flamand |
Nom Français |
Nom Flamand |
Nom Français |
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Armboutskapel | Armbouts-Cappel | Arneke | Arnèke | |||||
Bavinkhove | Bavinckhove | Belle | Bailleul | |||||
Berten | Berthen | Bieren | Bierne | |||||
Bissezele | Bissezeele | Blaringem | Blanringhem | |||||
Boeschepe | Boeschèpe | Bollezele | Bollezeele | |||||
Broekburg | Bourbourg | Boezegem | Boësegem | |||||
Brayduinen | Bray-Dunes | Broekkerke | Brouckerque | |||||
Brokzele | Broxeele | Buischeure | Buysscheure | |||||
De Moeren | Les Moëres | Drinkam | Drincham | |||||
Duinkerke | Dunkerque | Ebblingem | Ebblinghem | |||||
Eke | Eecke | Ekelsbeke | Esquelbecq | |||||
Eringem | Eringhem | Fort Mardijk | Fort-Mardyck | |||||
Gijvelde | Ghyvelde | Godewaarsvelde | Godewaersvelde | |||||
Grevelingen | Gravelines | Groot-Sinten | Grande-Synthe | |||||
Hardenvoorde | Hardifort | Haveskerke | Haverskerque | |||||
Hazebroek | Hazebrouck | Herzele | Herzeele | |||||
Holke | Holque | Hondegem | Hondeghem | |||||
Hondschote | Hondschoote | Hooimille | Hoymille | |||||
Houtkerke | Houtkerque | Kaaster | Caëstre | |||||
Kapelle | Capelle-la-Grande | Kapellebroek | Capelle-Brouck | |||||
Kassel | Cassel | Klein-Sinten | Petite-Synthe | |||||
Klommeres | Clairmarais | Koudekerke-Dorp | Coudekerque | |||||
Kraaiwijk | Craywdick | Krochte | Crochte | |||||
Kwaadieper | Quaëdypre | Lederzele | Lederzeele | |||||
Ledringem | Ledringhem | Leffrinkhoeke | Leffrinckoucke | |||||
Loberge | Looberghe | Loon-Strand | Loon-Plage | |||||
Linde | Lynde | Malo-aan-Zee | Malo-les-Bains | |||||
Mardijk | Mardyck | Mergem | Merville | |||||
Merkegem | Merckegem | Meteren | Méteren | |||||
Moerbeke | Morbecque | Niepkerke | Nieppe | |||||
Nieuw-Koudekerke | Coudekerque-Branche | Nieuwerleet | Nieurlet | |||||
Noord-Berkin | Vieux-Berquin | Noordpene | Noordpeene | |||||
Ochtezele | Ochtezeele | Okselare | Oxelaëre | |||||
Oostkapel | Oost-Cappel | Oudezele | Oudezeele | |||||
Pradeels | Pradelles | Rekspoede | Rexpoëde | |||||
Rijsel | Lille | Ruischeure | Renescure | |||||
Rozendaal | Rosendaël | Rubroek | Rubroeck | |||||
Sint-Janskapel | Saint-Jans-Cappel | Sint-Joris-aan-de-A | Saint-George-sur-l'Aa | |||||
Sint-Mariakapel | Sainte-Marie-Cappel | Sint-Mommelins | Saint-Momelin | |||||
Sint-Omaars | Saint-Omer | Sint-Pieters-Broek | Saint-Pierre-Brouck | |||||
Sint-Pols-aan-Zee | Saint-Pol-sur-Mer | Sint-Silvesterkapel | Saint-Sylvestre-Cappel | |||||
Sint-Winoksbergen | Bergues | Soks | Socx | |||||
Spijker | Spycker | Stapel | Staple | |||||
Steenbeke | Steenbecque | Steenwerk | Steenwerck | |||||
Stegers | Estaires | Stene | Steene | |||||
Strazele | Strazeele | Terdegem | Terdeghem | |||||
Tetegem | Téteghem | Tienen | Thiennes | |||||
Uksem | Uxem | Vleteren | Flêtre | |||||
Volkerinkhove | Volckerinckhove | Warrem | Warhem | |||||
Waten | Watten | Wemaarskapel | Wemaers-Cappel | |||||
Westkapel | West-Cappel | Wilder | Wylder | |||||
Winnezele | Winnezeele | Wormhout | Wormhoudt | |||||
Wulverdinge | Wulverdinghe | Zegerskapel | Zeggers-Cappel | |||||
Zerkel | Sercus | Zermezele | Zermezeele | |||||
Zoeterstede | Le Doulieu | Zuid-Berkin | Neuf-Berquin | |||||
Zuidkote | Zuydcoote | Zuidpene | Zuytpeene |